samedi 3 juillet 2010

Un Homme très bavard

Tranche d'âge : 5- 8 ans
Durée : 4 mn


Il était une fois un homme bavard. C’était même l’homme le plus bavard du monde.
Dès qu’il apercevait quelqu’un, avant même que la personne n’ait pu lui dire bonjour, il se mettait à parler. Il parlait toujours le premier et c’est encore lui qui parlait le dernier. Et pour dire quoi ? Parfois, il ne s’en souvenait pas. Il aurait bien aimé se taire parfois pour écouter les autres, mais il n’y parvenait pas.

Depuis quelque temps, il s’était aperçu qu’il fatiguait son entourage. Ses amis ne l’accueillaient pas aussi bien qu’avant et quand il commençait à raconter une histoire qui lui était arrivée, les bons copains n’avaient pas peur de lui dire :
- Arrête ! Celle-là, tu nous l’as déjà racontée ! Trois fois …
Dans ce cas, il se taisait un instant mais il se mettait aussitôt à raconter autre chose : « bla bla bla bla bla et patati et patata… »
La dernière fois qu’il était allé voir son meilleur copain, Julien, celui-ci lui avait dit un peu brutalement :
- Mais arrête un peu de parler, écoute-nous de temps en temps !
Julien avait raison, le bavard ne savait pas grand-chose sur ses amis parce qu’il ne les écoutait pas.
Quand il rentra chez lui, il était vraiment désolé et il se promit de changer. Mais sa bonne résolution échoua car c’était vraiment plus fort que lui : il ne pouvait jamais se taire. C’est comme s’il était possédé par une machine à parler qui se moquait bien de lui et de ses sentiments.
Il se surprenait aussi de plus en plus souvent à parler tout seul. C’était vraiment inquiétant !
Un jour, il vit une poule qui le regardait et qui lança un furieux :
- Cot cot cot codec !
Il eut l’impression d’entendre :
- Stop stop ton caquet !
A ce moment là, l’âne dans le pré répondit tristement :
- Hi Han, Hi Han !
Et notre homme entendait :
- Fiche le camp, fiche le camp !
Il fut très perturbé jusqu’à la fin de la journée et il ne dormit pas de toute la nuit.
Le lendemain matin, il se dirigea vers le puits car il avait bien envie de s’y jeter. Il s’assit sur la margelle, le petit muret qui borde le puits, et commença à raconter tous ses malheurs. Il n’avait pas fini, évidemment comme il était très bavard, son discours prenait un certain temps, qu’il distingua des feuilles blanches qui remontaient de la surface de l’eau en tournoyant et qui venaient vers lui. Il en attrapa une, puis une autre. Quelle surprise ! Ce qu’il découvrit était extraordinaire : tout ce qu’il était en train de raconter était écrit noir sur blanc, avec de belles lettres bien formées, sur le papier froissé.
Il resta là des heures à parler et, au fur et à mesure, les feuilles s’entassaient à côté du puits.
Plus tard, il découvrit que certaines pages étaient intéressantes quand d’autres ne l’étaient pas du tout. Alors il fit le tri parmi toutes les feuilles que le puits lui avait offertes et imprima les meilleures dans des recueils qu’il disposa dans sa bibliothèque.
Il s’était isolé depuis quelque temps, d’abord pour ne plus importuner ses amis puis pour fabriquer ses petits livres.
Mais un jour, il partit de bon matin avec, dans son sac à dos, un pique nique et plusieurs recueils de ses histoires. Il avait décidé de rendre visite à tous ses bons copains, en commençant par Julien. Celui-ci était très content de voir son ami et le remercia longtemps de sa visite, en lui répétant plusieurs fois qu’il lui avait manqué.
C’est ainsi que notre grand bavard s’aperçut qu’il pouvait enfin écouter ses amis, maintenant qu’il avait la possibilité de dire ses histoires dans des livres. Il en offrit un à Julien et à tous les autres amis qu’il rencontra ce jour-là.

dimanche 27 juin 2010

Bientôt les vacances !

Tranche d'âge : 3-5 ans
Durée : 3 mn 30

Les amis, voici la troisième aventure de Marcellin. Je vous ai raconté la première, au temps des crêpes. Souvenez-vous, celles qui faisaient de sacrées galipettes. La seconde est arrivée au tout début mai, le temps des joyeux anniversaires fêtés dans le jardin, avec tous les copains
. Aujourd’hui, c’est bientôt les vacances pour Marcellin et tous ses petits copains. C’est drôlement bien !

Et cet après-midi, c’est comme si les vacances avaient déjà commencé,
dans le jardin des grands-parents de Marcellin.
Papa et Maman Lapin ont apporté tout ce qu’il y a de bon à manger :
des saucisses et des chips,
des petits fromages tout ronds
et un très gros melon.

Grand-mère Lapin a mis la nappe de pique-nique au bout du jardin,
pendant que Grand-père Lapin apportait la salade fraîchement cueillie
et de jolis petits radis.
Puis Papa Lapin, le spécialiste de la saucisse,
en a fait griller pour toute une armée.
Hum ! Quel délicieux parfum, a pensé Marcellin.

Quand tout a été dévoré et que les ventres étaient bien rassasiés,
Grand-mère Lapin a proposé un petit tour dans le village,
pour digérer.
Puis Marcellin et ses frères ont joué des heures dans le jardin.
Ils ont joué au loup dans les allées,
Ils ont fait de la balançoire,
Ils ont sorti tous les vieux jouets du grenier,
ont cueilli des cerises toutes rouges,
et surtout ils ont construit un hôtel à insectes,
avec Grand-père Lapin.
Qu’est-ce que c’était bien !

Papa et Maman Lapin ont ensuite commencé
à regrouper tous leurs paniers.
Alors, tout doucement, Marcellin s’est glissé
dans la chaise longue de Grand-père Lapin, sous le cerisier,
histoire de prolonger les derniers moments de cette belle journée.
Puis le bruit sec et sonore des bisous pour dire au revoir
a décidé le petit Lapin : il a fermé les yeux, et s’est mis à respirer très calmement,
comme s’il dormait.

Bientôt il entend Papa Lapin qui s’écrie :
- Mais où est donc Marcellin ?
Et Grand-mère Lapin qui répond :
- Ah ! Je le vois ! Il est là-bas, dans le fauteuil.
Puis des voix se rapprochent.
Marcellin reconnaît d’abord celle de Maman Lapin :
- Regarde ! comme il est mignon, notre petit lapin !
Ensuite il entend celle de Papa Lapin :
- Oh oui, il est si craquant !
Et les voix ne cessent de se répondre :
- Et si malin, notre gentil petit lapin !
- J’ai tellement envie de lui caresser le museau !
- Non, laisse-le dormir encore un peu !
- Et vois-tu ses moustaches, si fines, si délicates ?
- Ses oreilles si soyeuses, si bien dessinées !
Marcellin a bien envie d’ouvrir les yeux pour embrasser ses parents,
mais il veut encore entendre la douce chanson des compliments,
qui lui berce le cœur.
Alors il résiste un instant.

Lorsqu’il n’y tient plus, et fait semblant de se réveiller,
les parents se transforment en parents normaux, responsables
et la chanson n’est plus aussi douce :
- Allez, réveille-toi et dépêche-toi, il est temps de rentrer.
- Il faut faire les devoirs, le bain et préparer les affaires pour demain.
- Va vite ramasser tes jouets et dire au revoir à Grand-père et Grand-mère Lapin.
- On part dans cinq minutes !

D’accord ! Marcellin est si content de toutes les gentillesses qu’il a entendues,
qu’il est prêt à faire tout ce que les parents ont décidé.

Et puis parce que Marcellin, il aime aussi très très fort
Papa et Maman Lapin.