dimanche 21 février 2010

Un combat de chevaliers

Tranche d’âge : à partir de 5 ans
Durée : 5 mn


Gabin est un jeune paysan de huit ou neuf ans. Son rêve le plus cher est de devenir chevalier. Or il sait que ce sera difficile parce que les chevaliers sont toujours issus d’une famille noble, mais il sait aussi qu’il trouvera bien le moyen de se faire remarquer par une personne au grand cœur qui l’aidera à réaliser son rêve.
Depuis quelque temps, on ne parle plus que de cela : le roi veut marier sa fille mais celle-ci aime deux chevaliers et, jusqu’à présent, aucun des deux n’a sa préférence. Elle est très embarrassée pour choisir tant ils sont tous les deux remplis de beauté, de vaillance, de générosité et de courtoisie. Ils s’appliquent depuis longtemps à se mettre en valeur pour conquérir la demoiselle mais elle ne se décide pas.
N’en pouvant plus d’attendre, le roi décide alors d’organiser un combat entre les deux chevaliers pour éprouver leur vaillance et les convoque pour un duel à mort, afin que sa fille ne regrette plus jamais celui qui sera vaincu. Aussi courageux et amoureux l’un que l’autre, ils acceptent le combat.
Lorsque Gabin entend parler de ce duel entre deux chevaliers aussi vaillants, il se promet qu’il assistera à ce moment inoubliable.
Le jour venu, il réussit à se faufiler dans l’enceinte du château en s’égayant parmi les admirateurs des deux chevaliers qui arrivent dans un grand brouhaha de voix. On abaisse le pont-levis pour faire entrer toute cette foule dans laquelle Gabin s’est dissimulé. Il risque d’être attrapé et emprisonné car les paysans ne sont pas invités aux cérémonies de la cour, mais il n’y pense pas, tant il est grisé par l’idée d’accéder à un tel spectacle.
L’agitation de la foule est grande quand, tout à coup, on n’entend plus que le silence. Les deux combattants se sont postés l’un en face de l’autre à une centaine de mètres. Ils sont tous les deux magnifiquement vêtus. Le Chevalier des Egrieux porte une cotte de maille rouge vif et toute lamée d’or. Le heaume qui lui protége la tête et le cou est aussi entièrement recouvert d’or. Il porte à son bras l’écu finement décoré qui le protègera des coups fatals de son adversaire. Son destrier, fort et vif, hennit déjà d’impatience. En face se tient le Chevalier de Baudricourt, tout de blanc vêtu. Son heaume et son écu sont couleur de neige et tous deux recouverts d’argent. Le destrier qu’il monte est blanc lui aussi. L’armure des deux chevaliers est impressionnante ; à la main chacun porte une lance à la pointe ferrée, à la ceinture une épée grande et tranchante et aux pieds des éperons pointus.
C’est le Chevalier des Egrieux qui le premier lance son défi :
- Pourquoi es-tu venu ? Que veux-tu ? Tu n’épouseras pas la demoiselle ! Par ma bonne épée, tu ne l’auras pas, je te le garantis !
- Au diable tes paroles et toi qui les profères ! crie à son tour le Chevalier de Baudricourt. Les choses n’iront pas comme tu crois. Renonce maintenant sinon tu mourras !
C’est alors que les deux chevaliers éperonnent leur destrier et se précipitent l’un sur l’autre au plus grand galop des chevaux. De leurs lances ils ont heurté si fort les écus qu’ils les ont transpercés. Ils échangent tant de coups terribles que les lances se fendent, éclatent et volent en l’air. C’est alors qu’ils s’affrontent à l’épée. Aucun des deux ne veut mettre pied à terre, ainsi la bataille sera plus belle. On n’entend plus que le choc des lames qui claque. L’épée étincelante du Chevalier de Baudricourt frappe de ci, de là et réussit à entailler gravement le bras du Chevalier des Egrieux. Mais celui-ci se reprend et bientôt il menace son adversaire d’un coup fatal. La foule retient son souffle et voudrait bien que la bataille cesse car il y aura à coup sûr une victime.
C’est à ce moment là qu’une voix retentit du donjon :
- Pitié, implore-telle, quittez la place Beau sire des Egrieux, car celui que j’aime se trouve devant vous !
Quand il reconnaît la voix à nulle autre pareille de la demoiselle Clothilde, le chevalier laisse tomber sa belle et brave épée. Il sait qu’un homme de sa qualité ne peut jamais tuer un adversaire qui demande pitié, alors il fait faire demi-tour à sa monture tout en gardant un visage fier et digne. Mais ses épaules tombantes montrent à quel point le chagrin l’étreint. Gabin éprouve une grande pitié pour ce beau et vaillant chevalier.
Lorsque la silhouette du Chevalier des Egrieux a disparu, le Chevalier de Baudricourt a rejoint la fille du roi qui l’a sauvé. La longue chevelure blonde et bouclée de Clothilde étincelle et met en valeur son teint frais ainsi que ses yeux vifs. La foule exulte de joie et, pendant que tous admirent le spectacle de ces deux magnifiques amoureux, Gabin en profite pour disparaître.
En rentrant chez lui, il retrouve avec plaisir sa fidèle sœur Bertrande à qui il raconte son aventure, en lui répétant une fois de plus :
- Plus tard, quand je serai grand, je serai chevalier.
Bertrande ne le croit pas. Elle sait aussi que les jeunes paysans ne peuvent jamais devenir des chevaliers et elle est grandement déçue pour son frère qu’elle aime tant. Mais l’objet étincelant que lui tend Gabin à ce moment là redonne le sourire à sa jolie figure.

Vous l’avez compris mes amis, Gabin a ramassé la belle épée que le Chevalier des Egrieux avait oubliée dans le désordre de ses sentiments et il compte bien lui rapporter ce trophée un jour. Le petit paysan aura alors l’occasion d’adresser la parole à un vaillant chevalier et peut-être, sait-on jamais, que ce chevalier l’aidera à réaliser son rêve.

Vous retrouverez la suite des aventures de Gabin le mois prochain.

Un combat de chevaliers

Tranche d’âge : à partir de 5 ans
Durée : 5 mn


Gabin est un jeune paysan de huit ou neuf ans. Son rêve le plus cher est de devenir chevalier. Or il sait que ce sera difficile parce que les chevaliers sont toujours issus d’une famille noble, mais il sait aussi qu’il trouvera bien le moyen de se faire remarquer par une personne au grand cœur qui l’aidera à réaliser son rêve.
Depuis quelque temps, on ne parle plus que de cela : le roi veut marier sa fille mais celle-ci aime deux chevaliers et, jusqu’à présent, aucun des deux n’a sa préférence. Elle est très embarrassée pour choisir tant ils sont tous les deux remplis de beauté, de vaillance, de générosité et de courtoisie. Ils s’appliquent depuis longtemps à se mettre en valeur pour conquérir la demoiselle mais elle ne se décide pas.
N’en pouvant plus d’attendre, le roi décide alors d’organiser un combat entre les deux chevaliers pour éprouver leur vaillance et les convoque pour un duel à mort, afin que sa fille ne regrette plus jamais celui qui sera vaincu. Aussi courageux et amoureux l’un que l’autre, ils acceptent le combat.
Lorsque Gabin entend parler de ce duel entre deux chevaliers aussi vaillants, il jure qu’il assistera à ce moment inoubliable.
Le jour venu, il réussit à se faufiler dans l’enceinte du château en s’égayant parmi les admirateurs des deux chevaliers qui arrivent dans un grand brouhaha de voix. On abaisse le pont-levis pour faire entrer toute cette foule dans laquelle Gabin s’est dissimulé. Il risque d’être attrapé et emprisonné car les paysans ne sont pas invités aux cérémonies de la cour, mais il n’y pense pas, tant il est grisé à l’idée d’accéder à un tel spectacle.
L’agitation de la foule est grande quand, tout à coup, on n’entend plus que le silence. Les deux combattants se sont postés l’un en face de l’autre à une centaine de mètres. Ils sont tous les deux magnifiquement vêtus. Le Chevalier des Egrieux porte une cotte de maille rouge vif et tout lamée d’or. Le heaume qui lui protége la tête et le cou est aussi entièrement recouvert d’or. Il porte à son bras l’écu finement décoré qui le protègera des coups fatals de son adversaire. Son destrier, fort et vif, hennit déjà d’impatience. En face se tient le Chevalier de Baudricourt, tout de blanc vêtu. Son heaume et son écu sont couleur de neige et tous deux recouverts d’argent. Le destrier qu’il monte est aussi entièrement blanc. L’armure des deux chevaliers est impressionnante ; à la main ils portent une lance à la pointe ferrée, à la ceinture une épée grande et tranchante et aux pieds des éperons pointus.
C’est le Chevalier des Egrieux qui le premier lance son défi :
- Pourquoi es-tu venu ? Que veux-tu ? Tu n’épouseras pas la demoiselle ! Par ma bonne épée, tu ne l’auras pas, je te le garantis !
- Au diable tes paroles et toi qui les profères ! crie à son tour le Chevalier de Baudricourt. Les choses n’iront pas comme tu crois. Renonce maintenant sinon tu mourras !
C’est alors que les deux chevaliers éperonnent leur destrier et se précipitent l’un sur l’autre au plus grand galop des chevaux. De leurs lances ils ont heurté si fort les écus qu’ils les ont transpercés. Ils échangent tant de coups terribles que les lances se fendent, éclatent et volent en l’air. C’est alors qu’ils s’affrontent à l’épée. Aucun des deux ne veut mettre pied à terre, ainsi la bataille sera plus belle. On n’entend plus que le choc des lames qui claque. L’épée étincelante du Chevalier de Baudricourt frappe de ci, frappe de là et réussit à entailler gravement le bras du Chevalier des Egrieux. Mais celui-ci se reprend et bientôt il menace son adversaire d’un coup fatal. La foule retient son souffle et voudrait bien que la bataille cesse car il y aura à coup sûr une victime.
C’est à ce moment là qu’une voix retentit du donjon :
- Pitié, implore-telle, quittez la place Beau sire des Egrieux, car celui que j’aime se trouve devant vous !
Quand il reconnaît la voix à nulle autre pareille de la demoiselle Clothilde, le chevalier laisse tomber sa belle et brave épée. Il sait qu’un homme de sa qualité ne peut jamais tuer un adversaire qui demande pitié, alors il fait faire demi-tour à sa monture tout en gardant un visage fier et digne. Mais ses épaules tombantes montrent à quel le point le chagrin l’étreint. Gabin éprouve une grande pitié pour ce beau et vaillant chevalier.
Lorsque la silhouette du Chevalier des Egrieux a disparu, le Chevalier de Baudricourt a rejoint la fille du roi qui l’a sauvé. La longue chevelure blonde et bouclée de Clothile étincelle et met en valeur son teint frais ainsi que ses yeux vifs. La foule exulte de joie et, pendant que tous admirent le spectacle de ces deux magnifiques amoureux, Gabin en profite pour disparaître.
En rentrant chez lui, il retrouve avec plaisir sa fidèle sœur Bertrande à qui il raconte son aventure, en lui répétant une fois de plus :
- Plus tard, quand je serai grand, je serai chevalier.
Bertrande ne le croit pas. Elle sait aussi que les jeunes paysans ne peuvent jamais devenir des chevaliers et elle est grandement déçue pour son frère qu’elle aime tant. Mais l’objet étincelant que lui tend Gabin à ce moment là redonne le sourire à sa jolie figure.

Vous l’avez compris mes amis, Gabin a ramassé la belle épée que le Chevalier des Egrieux avait oubliée dans le désordre de ses sentiments et il compte bien lui rapporter ce trophée un jour. Le petit paysan aura alors l’occasion d’adresser la parole à un vaillant chevalier et peut-être, sait-on jamais, que ce chevalier l’aidera à réaliser son rêve.

Vous retrouverez la suite des aventures de Gabin le mois prochain.